Cela faisait un bout de temps que j’attendais de pouvoir découvrir Javier Cercas, notamment après les commentaires de Cathe et d’Anne-Sophie sur « A la vitesse de la lumière ». Pour ma part j’ai préféré me plonger dans « les soldats de Salamine » qui aborde le douloureux thème de
Vous donner envie de lire ce livre à partir d’un résumé n’est pas simple... Pas simple car dans ce roman, à la limite du documentaire (et là vous avez peur... si, si, je le sens), tout est prétexte. Ne point trop en dévoiler donc... Javier Cercas, narrateur homonyme, est journaliste et écrivain déçu par lui même. C’est un reportage qui lui redonnera l’envie d’écrire un « récit vrai ». Il nous relate alors l’histoire de l’écrivain, fondateur de
Il est alors impossible de ne pas penser à la célèbre photo de Robert Capa (la photo de couverture est de lui également) montrant un milicien républicain fauché par une balle en plein assault... il fallut une longue enquête pour identifier le soldat : Federico Borell Garcia.
De ce roman un peu long à démarrer, ressort un tas de choses qu’il faut prendre le temps de s’approprier... Cercas nous conduit dans les méandres d’une guerre civile et de ses traumatismes, il pointe les lâchetés et remet en lumière l’héroïsme, abat le manichéisme (si Bush est dans le coin...), il nous éclaire sur cette Espagne qui commence seulement à prendre conscience de l'importance de ne pas oublier et que l’histoire doit supplanter la mémoire. C’est cela le devoir d’histoire ... Mais l’auteur nous parle également de la difficulté d’écrire, de l’importance des ponts entre les générations, de la mémoire des morts et de... Dijon... Ah ! je vous avais prévenu ! d’un tas de choses !
Dans un style simple et juste, sans aucun doute, l’une de mes plus belles lectures de l’année 2006... Comme quoi, tant que l’arbitre n’a pas sifflé...
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