Carvin, la trentaine est ouvrier dans une usine du Nord. Malgré les bénéfices des actionnaires, la délocalisation menace et les licenciements avec. Impossible pour Carvin de se résoudre à cette injustice et de se rendre sans combattre, au sens propre du terme. Sa femme pourtant n’en peut plus de ses luttes inutiles et part avec sa fille. Anath, la trentaine aussi est DRH dans cette même entreprise. Elle est de l’autre côté de la barrière et doit préparer le plan social… Rien ne devait rapprocher ses deux écorchés de la vie et pourtant, la lutte au nom de la justice en sera le ciment. Une lutte qui rapidement se propagera aux alentours
Mordillat offre là un vrai roman social qui rappellera aux habitués de ces lieux le « Cour Nord » d’Antoine Choplin en plus dense cependant. On entre de plein fouet dans la lutte syndicale et ses violences, avec pour bouffée d’oxygène, une histoire d’amour et des personnages très humains et attachants. L’auteur rend hommage de la plus belle des manières à un monde complexe, fragile et terriblement humain. Un roman comme je les aime et que je n’ai pu lâcher...