Il est des rencontres avec les livres qui se font par le plus grand des hasards et qui vous offrent des petits coins de paradis... Et l'un de ces petits coins de paradis avait, ce matin, son entrée dans une librairie (comme assez souvent d’ailleurs, pour celles et ceux qui chercheraient). J’ai la chance d’être payé pour me promener dans des librairies, alors moi, j’en profite... Et le pire c’est que je peux le faire sans culpabiliser...
Mais revenons à nos petits moutons, gardiens de livres. C’est au coin d’une étagère, coincé entre deux molosses (un énorme livre de Depardon et un autre de Doisneau), que ce tout petit livre tentait de se faire remarquer - les plus maniaques remarqueront qu'il était donc mal rangé. Je l’ai saisi sans grande conviction... Et je ne l’ai pas quitté de la journée. Une histoire venait de naître.
Dans ce livre, Willy Ronis nous parle de lui, de son art, de sa technique, de ses rencontres, de ses amours, de son siècle – puisqu’il a quand même exercé de 1926 à 2002. Partant de photos qu’il a choisis de commenter, c’est un autoportrait qui se dessine, objet de la très remarquable collection « traits et portraits » du Mercure de France. En tournant les pages de cet album, les mots de Monsieur Ronis, qui aiment se raconter des histoires à partir de ses propres photos comme un enfant de 96 ans, nous conduisent à ses côtés dans une entrevue improbable qui pourrait être à la terrasse d’un café parisien, de la rue Vilin par exemple. Les anecdotes, les souvenirs, les regrets, les joies se mêlent et donnent à cette lecture l’impression de partager un moment unique et privilégier.
Seul regret, des commentaires parfois un peu trop rapides qui nous laissent sur notre fin comme s’il y avait eu des coupures et surtout le fait que cet entretien ait une fin connue... à la page 177...
En tout cas merci pour ce petit café, Monsieur Ronis. On remet ça quand vous voulez et je suis même prêt à payer l'addition ! Et puis je vous invite tous, tiens ! Allé, c'est ma tournée !