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Salman Rushdie est né en 1947 à Bombay et quitte l’Inde à 15 ans pour l’Angleterre. C’est bien évidemment l’auteur des « Versets Sataniques », écrits qui lui valurent à lui aussi d’être sous le coup d’une fatwa en 1989.« Les enfants de minuit » publié en 1981 est son premier vrai succès. Il est d’ailleurs considéré comme sa meilleure œuvre et de fait, il reçoit le Booker Prize la même année. Il sera élu meilleur lauréat du Booker Prize, sur les 25 dernières années.
Ce roman très dense est le récit de Saleem Sinai sur sa famille et sur sa propre vie à Padma, jeune paysanne indienne. Né à Bombay le 15 août 1947 à minuit, instant précis de l’indépendance de l’Inde, Saleem comme les 1001 enfants nés en Inde entre minuit et une heure, voit sa vie liée à l’histoire de son pays. Tous ces enfants ont en effet reçu un don : un enfant de l’Etat de Kérala peut ainsi traverser les miroirs et ressortir par toute surface réfléchissante du paysage, une fille de Goa peut multiplier les poissons, un enfant peut changer de sexe à volonté, un autre par ses mots peut infliger des blessures physiques... Et Saleem reçoit le plus beau de ces dons : il peut joindre par la pensée tous ces enfants et les rassembler dans son esprit en un « Congrès des enfants de minuit », sorte de parlement où toutes les tendances sociales, culturelles et religieuses de l’Inde seraient représentées. Un don qui causera sa perte.
Ce récit est une fable aux multiples symboles, à la croisée de l’Orient et de l’Occident. C’est une œuvre majeure où Rushdie montre ses talents de narrateurs et mêle la grande Histoire de l’Inde et sa propre vision de la religion et de la société. Il marque une étape essentielle de la littérature indienne de l’exil, mêlant des influences de nombreuses origines. Au total, Salman Rushdie nous propose un livre remarquable, mais difficile à pénétrer conséquences des nombreuses allusions qui nous échappent parfois. Grâce à son style loin de tout classicisme et à son humour à la limite de l’absurde, Rushdie nous transporte cependant très rapidement dans les tourbillons de son récit.