« En attendant la montée des eaux » de Maryse Condé, JC Lattès, 2010 (F)

Babakar, de père malien et de mère guadeloupéenne, médecin en Guadeloupe, ne peut rien faire pour sauver Reinette Ovide. Cette jeune haïtienne clandestine meurt suite à l’accouchement et laisse une petite fille, sans père connu. Signe de la vie ou hasard, Babakar saisit cette petite main et décide, usant de sa position, d’adopter la petite fille. Movar dernier compagnon de Reinette, parle à Babakar de sa promesse : ramener la petite en Haïti. Les deux hommes vont alors tout faire pour lui reconstruire son passé et partent à la recherche de proches. Les rencontrent feront alors sa richesse mais le destin les rattrapera.

Maryse Condé (née en 1934 – prix Académie Française), au-delà d’une histoire touchante, révèle la diversité des cultures africaines, du Mali à la Guadeloupe, en passant par Haïti. Loin de présenter une seule et unique culture elle évoque la haine entre les communautés mais aussi l’humanité et les liens qui unissent les hommes. Les guerres fratricides, l’engagement dans un camp plutôt qu’un autre par dépit, et la misère qui en découle toujours mais surtout l’espoir et l’entraide sont les thèmes forts de cette lecture. Un roman à plusieurs voix, où l’on peut se perdre parfois dans les méandres de l’histoire, mais l’ensemble est bien écrit et l’on parvient à se raccrocher facilement. Une voix des Afriques à ne pas manquer.