Rien ne pouvait laisser penser que René Caillé, originaire des Deux-Sèvres, allait, entre 1827 et 1828 faire l’un des voyages les plus extraordinaires du XIXème siècle, à la hauteur des plus grands explorateurs. Oublié de beaucoup, il est seulement connu des spécialistes, ainsi que des habitants de Mauzé-sur-le-Mignon son village (je suppose qu’un statue ou une plaque doit bien lui rendre hommage dans cette France mémorielle…). Pourtant il sera le premier Blanc, après plusieurs tentatives par d'autres qui se termineront de manière tragique, à entrer dans la mythique cité de Tombouctou. Seul, après s’être converti et mélangé aux populations, il entre dans la ville où il restera quelques temps. Il lui faudra encore rejoindre Tanger, en traversant le désert du Sud vers le Nord, frôlant la mort comme jamais.
Une expédition légendaire que Dabitch et Pendanx (les auteurs de Jeronimus) font revivre en deux tomes. Des dessins remarquables qui s’obscurcissent avec l’esprit de l’explorateur, nous perdant parfois dans le récit (certains en seront peut être gênés). Une aventure parfaitement mise en image, parfois interprétée par les auteurs, que j’aurai souhaité beaucoup plus longue me plonger davantage dans cette expédition perdue, dont René Caillé n'est jamais véritablement revenu.
Une très belle œuvre qui fait renaître un épisode oublié et majeure dans la découverte de l’Afrique au XIXème siècle.