A 28 ans, Pierre a plaqué Paris, du jour au lendemain. Il laisse derrière lui des études de philosophie, un job étudiant dans le mannequinat, des relations et une vie sociale... parisienne. Son présent, il le vit ans une commune perdue de la Sarthe entre La Flèche et Le Mans, avec deux chiens dont un molosse qu'il a récupéré par hasard, Paulette, sa voisine veuve qui lui rappelle comment le temps s'épuise à la campagne, sa boutique de vieilleries et les brocantes auxquelles il participe. Deux passions le tiennent éveiller : chiner et Rosa Bonheur, cette peintre oubliée de tous et qui a tant vécu malgré les interdits.


Dans sa nouvelle vie, il se fait quelques amis, des relations, mais cherche à enfouir son passé et à ignorer son avenir. Pierre est venu là pour fuir et vivre ses blessures seules. Il semble se complaire dans cette solitude qui cache ses blessures : la mort d'un frère, et la disparition d'un amour. Dans son retrait du monde, Pierre comprend pourtant qu'il faut du temps pour se reconstruire, ou plutôt, dans son cas, pour se construire, et qu'il ne pourra y arriver seul.


Anne Percin, pour son premier roman offre une écriture et un style qui nous porte et explore le moindre recoin de la personnalité tourmentée de Pierre. Elle fait ressortir habilement les fantômes de son personnage. Elle laisse un voile pudique sur la relation d'amour entre Pierre et R. (Raphaël), mais n'hésite pas à provoquer pour nous réveiller. Une histoire agréable qui se dessine progressivement à chaque page et parle de l'homosexualité, comme d'un amour ordinaire pour ceux qui en douterait encore, et rythmée par la vie de Rosa Bonheur.


Seules quelques longueurs et le style narratif choisi (genre de journal intime) sont venues ternir légèrement ma lecture, tandis que les citations répétitives ont fini par me lasser. Mais l'ensemble est plaisant et offre une belle histoire d'amour tourmentée.

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