Une femme musulmane, en Afghanistan ou ailleurs, est au chevet de son mari plongé dans un comas profond. Dans une ville en proie à une guerre fratricide, où les hommes se battent pour le pouvoir, elle est abandonnée par sa famille, par sa belle famille et ses amis, et s'occupe de son mari comme elle le peut, dans l'espoir qu'il se réveille. La solitude la pousse à se confier à son homme qu'elle connaissait finalement si peu et dont elle est désormais l'égale. Elle peut se confier à lui au rythme de son souffle, tout dire de ses sentiments, de ses frustrations et de sa colère, sans qu'il réagisse et l'interrompe, pour la remettre à sa place de femme. L'homme devient sa Syngué sabour, cette Pierre de patience qui boit le malheur qu'elle entend, avant d'éclater et de délivrer celui qui s'est confié...
Dans la lignée de ces précédents romans, Atiq Rahimi dénonce la condition des femmes dans un pays détruit par des luttes religieuses et de pouvoir. Il démontre la faiblesse et la lâcheté d'hommes qui, pour garder leur position dominante, amenuisent chaque jour un peu plus les libertés de femmes symbole de la tentation. Il montre l'absurdité de la violence et de la haine et les opposent à la dignité et au courage.
Un très beau roman, écrit en français, qui vaut à Atiq Rahimi d'être consacré au plus prestigieux des prix littéraires, le Goncourt. Un Goncourt qui cette année s'engage et s'ouvre sans conteste à un plus large public.
Un livre...
Coup de coeur chez Papillon
Poétique chez Cathe
Au chant magnifique chez Chiffonette
Désaltérant chez Nina