
Le style Pennac est bien là et les inconditionnels ne seront donc pas déçus. Pennac a voulu dans ce livre révéler le cancre qu’il a été. De son parcours, on retient le malaise qui l’a habité dans sa jeunesse, celui qui le rendait hermétique à tout apprentissage. Issu d’un milieu plutôt favorable, le petit Daniel Pennaccioni « n’y » arrive pas et doit son salut à quelques professeurs qui ont su le relever et lui redonner l’estime, pour ne pas parler d’amour. De ce parcours personnel, l’auteur se lance dans un plaidoyer pour les enfants en difficulté, le plus souvent, selon lui, par incompréhension. Avec beaucoup d’humanité et sans se placer en donneur de leçons de la vieille garde auprès de ses collègues (malgré quelques dérapages dont je vous laisserai juge) Daniel Pennac tente d’expliquer les enfants d’aujourd’hui et les évolutions qui creusent le fossé entre le « savoir et l’ignorance ».
Effectivement, peut-être un peu trop idéaliste (combien de professeurs à son image et ce modèle peut-il véritablement s’appliquer à grande échelle…), parfois conservateur pour ne pas dire réactionnaire (les bienfaits de la pension et le fameux « c’était mieux avant » des derniers chapitres…), Daniel Pennac nous offre néanmoins SA vision de l'école, un bel essai, mêlant expérience, témoignages, et analyse plus large de notre société et de son école. Trop dans l’exception à mon avis, il n’en est pas moins agréable de se laisser guider dans les réflexions d’un cancre devenu professeur… D’un professeur redevable du cancre.
L'avis du "cancre" Philippe (c'est lui qui le dit ;-))