Dans "Personne", Gwennaëlle Aubry nous livre les clefs de son histoire au travers d'un puzzle. Les pièces s'emboîtent progressivement autour d'un abécédaire dont les lettres évoquent chacune une partie du père, François-Xavier Aubry, brillant juriste, père de deux enfants, vaincu par la maladie. Maniaco-dépressif, il naviguera aux frontières de la folie pendant des années, entrainant avec lui ses proches. A partir d'extraits de ses derniers ecrits, comme un album photos que l'on feuillette ou un grenier que l'on vide, l'auteur redonne vie à ses souvenirs. Une écriture pleine d'émotion qui rend hommage aux relations père-fille, même les plus complexes. Tendre et émouvant, ce livre est écrit avec le coeur d'une femme qui semble tourner une page et larguer les amarres.
Un beau roman qui a remporté le prix fémina et dont il est difficile de ne pas faire le parallèle avec, dans un autre style, le "Mauvaise fille" de Justine Lévy. Une belle écriture, une histoire émouvante, une forme originale... Certe... Mais pour ma part, je n'ai pas plus accroché que cela. Pas le moment ? Trop intimiste, malgré une grande pudeur ? Encore une histoire personnelle ? Laissons le temps...