commencer un livre qui ne contient pas de point est une véritable épreuve physique puisque seules les fins de paragraphe vous offrent un moment de répit pour souffler, mais cela vous donne tout de même une excuse pour ne pas mettre la table lorsqu’on vous le demande ou encore ne pas répondre au téléphone puisque, complètement déstabilisé, vous n'avez plus de repère pour vous arrêter et l'on vous a toujours appris à terminer ce que vous avez commencé, en l'occurence votre phrase qui ne commence d'ailleurs même pas par une majuscule suivant l'adage "pas de point, pas de majuscule", bref, vous l’aurez compris si vous acceptez de briser comme moi le tabou du point, de longues heures tranquilles de lecture vous seront offertes et c’est Alain Mabanckou qui vous les offre, ça c’est pour la côté pratique
pour l’histoire, l’Escargot entêté, patron du bar le "Crédit a voyagé", charge Verre cassé de recueillir dans son cahier les histoires du seul bar du Congo-Brazzaville ouvert jour et nuit, sans interruption, repère de personnages aussi pittoresques qu’éclopés et l’on passe ainsi de l’imprimeur qui « a fait
Alain Mabanckou vient de recevoir le prix Renaudot pour « Mémoires de porc-épic » - allé, je replace un point c’est plus fort que moi. Et comme je pense que les jurys ne récompensent pas forcément la meilleure œuvre de l'écrivain primé, j’ai préféré m'attaquer à « Verre Cassé ». C’est un vrai "roman-conté". Alain Mabanckou nous parle et on le suit guidé par son souffle, rythmé par les seules virgules et ses rebondissments parfois drôles. Sur un plan plus personnel comme un certain nombre de romans africains que j’ai pu lire (Léonora Miano, Ken Bugul, par exemple), je n’accroche pas toujours pleinement à l’histoire, mais l’ambiance me transporte plusieurs jours après... Un roman original qui m’a offert quelques sourires.
Disponible en magasin !