Payerne, Suisse, 1942. Petit village rural dans un pays éloigné de la guerre, mais pas épargné. Ici comme ailleurs, l’économie est touchée par le conflit mondial, le chômage gagne du terrain. Rapidement, il faut trouver un coupable. Celui qui vole le travail des nationaux, qui s’enrichie sur le dos des plus pauvres, qui profite… et ici comme ailleurs les coupables sont trouvés, les Juifs. Les ligues se constituent, les relents nationalistes attirent et attisent les haines. Le pasteur Philippe Lugrin de la Ligue Vaudoise sait frapper quand il le faut pour convaincre Fernand Ischi de constituer une équipe (Robert et Max Marmier, Fritz Joss et Georges Balotte) afin de faire un exemple… Arthur Bloch, marchands de bestiaux sera ce juif pour l’exemple…

De cette affaire sordide vécue par l’auteur dans sa jeunesse, Jacques Chessex offre un très court roman, à la limite de la reconstitution judiciaire, sur ce crime horrible mais aussi sur la montée du nazisme dans son pays, sur la haine sous-jacente, sur le côté le plus sombre de l’homme, sur la relation avec Dieu… Un très beau style sert cette histoire qui semble avoir beaucoup hanté l’auteur, par sa portée et les questions qu’elle met à jour.

Un roman trop court qui m’a laissé sur ma fin et de nombreuses questions dans les poches. Les réponses sont sans doute à chercher du côté des précédents romans de Jacques Chessex… Et une chose est certaine, je vais aller y faire un tour très rapidement !

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