Shaltiel Feigenberg est juif. C’est pour cela qu’un groupe pro-palestinien décide de l’enlever en plein Brooklyn en cette année 1975. Les médias internationaux s’emparent de l’affaire, puis les politiques s’en mêlent. Pour la première fois les Etats-Unis sont frappées de la sorte.
Enfermé dans une cave, il va apprendre à connaître ses deux geôliers, chercher leur humanité. Il se raccroche à ce qu’il peut. Et « ce qu’il peut », ce sont ses souvenirs qui lui offrent l’oxygène face aux tortures et à l’angoisse de la mort. Il se souvient donc des déportations en 1942, de ce comte allemand qui le fera jouer aux échecs et à qui il doit sa survie, abandonnant le reste de sa famille ; de la libération par l’armée rouge ; de son frère parti en URSS, … Une épreuve inhumaine qui lui feront progressivement prendre conscience qu’il manque quelque chose à sa propre vie.
Un roman fort et humain sur la séquestration. Bien sûr l’histoire n’est pas neuve : face à la peur et à la mort, les souvenirs sont les branches auxquels beaucoup d’hommes se sont accrochés. Les "moments" sont là pour se maintenir à flot. Mais l’écriture est simple, belle et les émotions passent. Elie Wiesel y évoque la Shoah bien sûr, le problème palestinien, la relation avec les bourreaux et leur jugement, la haine des extrémismes et la condamnation de la barbarie sous toutes ses formes.